Pour ce début de saison 2020 il a d’abord fallu retrouver des repères. C’est que le col a bien changé depuis l’an dernier ! Les travaux dont nous entendions parler depuis plusieurs années ont eu lieu au printemps et c’est un spot tout neuf qui nous a accueilli le 15 août ! Financé par la Communauté d’Agglomération du Pays Basque, cet aménagement doit accompagner la « valorisation écotouristique du site », ce qui va encore renforcer la pertinence de l’action de C PAL concernant son volet « Animation et sensibilisation du public ».
Question oiseaux, le moins que l’on puisse dire est que le début de saison fut calme… voire même très calme, en particulier si on le compare à l’année précédente qui nous avait gratifié d’un passage substantiel sur les deux premières semaines de comptage. Quelques espèces ont cependant été plus en vue qu’à l’accoutumé : le Busard cendré, qui atteint le total de 36 individus à la fin août, soit quasiment le total saisonnier de l’an dernier, ainsi que le Héron cendré qui nous gratifia d’une superbe fin de journée le 30 août, comprenant des vols de plusieurs dizaines d’individus.
Comme on pouvait s’y attendre les choses se sont rééquilibrées progressivement à la faveur de quelques beaux passages début septembre. La journée du 1er septembre, qui vit notamment 48 busards des roseaux et 20 busards cendrés franchir le col en même temps que 11 balbuzards pêcheurs, ouvrit le bal, suivie par celle du 3 Septembre qui restera probablement longtemps dans les annales. Elle permit en effet de voir un vol de près de 700 cigognes blanches (du jamais vu sur les cols de Pays Basque !), contribuant largement à faire de cette journée la seconde de l’histoire du site à voir plus de 1 000 cigognes. Quelques jours plus tard un autre énorme vol a été observé (535 individus), faisant encore bondir le comptage de cette espèce dont près de 30 % des effectifs actuels est donc passé en deux vols !
Les rapaces n’étaient pas en reste puisque plus de 400 bondrées apivores ont également été dénombrées ce même jour, et éperviers, busards des roseaux et balbuzards pêcheurs ont aussi atteint de beaux effectifs.
Au registre des données inhabituelles on trouve quelques individus bien précoces, tel ce groupe de quatre vanneaux huppés passé à quelques mètres des observateurs le 1er septembre, ou encore ce faucon émerillon visiblement pressé de retrouver ses quartiers d’hiver puisqu’il fut observé le 3 septembre. Rappelons que ces deux espèces ont une date moyenne de passage se situant autour de la fin-octobre pour la première et de la mi-octobre pour la seconde.
Les dates de passage de L’Élanion blanc sont encore très mal comprises, et pour cause, cette espèce arrivée en France il y quelques décennies seulement n’est pas réputée pour son caractère migrateur et les faibles effectifs observés ne permettent pas de dessiner de tendance. Ainsi, alors que les cinq individus observés l’an dernier l’ont été en octobre, six individus sont déjà passé durant ce premier mois… peut être aura-t-on un jour une explication ?
Pour sa part le Faucon d’Éléonore a de nouveau trouvé un représentant cette saison, avec un individu passé le 19 août.
La Cisticole des joncs continue quant à elle à nous offrir des observations régulières et ne laissant que peu de doute quant à leur caractère migratoire. Il s’agit là d’une chose étonnante puisque l’espèce est réputée pour sa grande sédentarité… Il nous paraît donc important de continuer à consigner ces observations pour documenter ces déplacements post-nuptiaux.
Quelques limicoles ont profité des jours de pluie ou des fins de journée pour se laisser apercevoir. Ce fut le cas de quelques courlis corlieux et de trois chevaliers culblancs, espèces encore jamais répertoriées durant le suivi diurne. Le passage d’un groupe de 18 bihoreaux gris lors d’une de ses soirées humides constitue également une observation exceptionnelle pour ce migrateur habituellement strictement nocturne.
La palme de la rareté revient néanmoins sans conteste à un superbe jeune labbe à longue queue venu se pavaner devant les observateurs dans la matinée du 2 septembre. Il s’agit là d’une espèce nichant dans les contrées les plus nordiques de notre continent et migrant habituellement très au large de nos côtes pour rejoindre l’Atlantique sud !
Pendant une bonne partie de ces premières semaines, nos visiteurs les plus abondants ont cependant bien été nos congénères humains. Encore en hausse par rapport à l’an dernier, la fréquentation de notre stand d’animation a atteint près de 3 400 personnes sur ce premier mois. Venu s’enquérir de plus amples informations sur nos actions, le public semble de plus en plus intéressé par les différentes activités de l’association, un constat qui nous semble de bonne augure pour la suite.
Par ailleurs, depuis le début du mois de septembre, C PAL propose une promenade commentée tous les samedis matin, une formule qui commence à trouver son public depuis que l’information se diffuse dans la région.
A dans un mois pour un nouveau point sur l’avancement du suivi. D’ici là, vous pouvez vous tenir informé des comptages en découvrant quotidiennement les chiffres sur Trektellen.
A bientôt !
L’équipe de C PAL
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Vous pouvez aussi nous faire un don (depuis cette année ils ouvrent droit à une réduction fiscale de 66%).
Crédit photo : Adrien de Montaudouin, Lucie Gauchet, Etienne Rogeau
Dessins de Sara Le Marchand
